HISTOIRE DE BENI-SAF

Ville Béni-Saf-Wilaya d'Aïn Temouchent.


AVANT PROPOS
L'objet de cette monographie consiste à fournir quelques points de repères historiques, ethnologiques, géographiques et sociologiques ainsi que le maximum de données statistiques traitant de la situation économique, sociale et culturelle de la Commune de Béni-Saf.
Pour l'aperçu historique et ethnographique que je donnerai ici, il ne s'agit que de l'utilisation condensée de quelques observations, lectures personnelles et de quelques renseignements puisés à des sources diverses.
Ce document constitue, en somme, une mise au point d'un certain nombre de connaissances importantes sur cette Commune qui figure parmi l'une des agglomérations urbaines les plus anciennes de la Wilaya d 'Aïn Temouchent.
Les données statistiques publiées ici sont fonction de la qualité des sources d'information.
Tout en souhaitant que cette publication puisse satisfaire les besoins d'information sur cette Commune, il est conseillé aux utilisateurs en quête d'informations plus détaillées et plus précises de se mettre en rapport avec les organismes et administrations concernées.

Le Rédacteur,
CARTE D 'IDENTITE

Appellation : Béni-Saf
Date de naissance : 20 Mars 1883 Superficie :61,30 Km² (Loi n° 84-09 du 4 février 1984 relative à l'organisation territoriale du pays) Population :39. 285 (RGPH 1998 mais estimée au 31. 12. 2002 à 42 715 habitants) Densité : 658 Habitants / Km²
Principales activités :Agriculture, Pêche, Industrie Activités à développer :Tourisme
INTRODUCTION
Origine de l'appellation de la Commune : L'appellation de Béni-Saf fait l'objet jusqu'à l'heure actuelle de plusieurs suppositions… Mais l'explication qui a pu être retenue est définie selon l'hypothèse suivante : Les « Saf-safs », plantes à feuilles blanches que les Français appellent des trembles ou des faux peupliers qui poussaient sur les rives de l'oued Ahmed, seraient à l'origine de la composition du nom de Béni-Saf.
Autres hypothèses :
D'autres versions qu'il est possible de reconstituer sont avancées mais qui n'ont pu être vérifiées.
Définition de la commune:
La Commune aujourd'hui est régie par la loi n°90-08 du 7 avril 1990 qui lui donne les prérogatives et les missions fondamentales de service public et la définit comme étant-le :
ü Lieu privilégié d'expression des besoins, ü Lieu privilégié de satisfaction des besoins, ü Lieu d'exercice de la démocratie locale.

Hôtel de Ville

Le fonctionnement de la Commune est assuré principalement par :
L'assemblée populaire communale, organe élu pour cinq ans qui compte actuellement 11 membres en ce qui concerne Commune de Béni-Saf.
Les attributions de la commune sont politiques, administratives, économiques, sociales et culturelles.
L'Exécutif Communal composé de membres élus constitue l'organe d'exécution.
L'Administration Communale est placée sous l'autorité hiérarchique du Président de l'assemblée.
Le contrôle de tutelle sur les actes de gestion est assuré par le Chef de la Daïra, représentant du Wali.
Découpage territorial:
Le territoire de la Commune de Béni-Saf est composé d'un chef lieu qui est composé de 92 % de la population totale et d'une population éparse occupant des localités agricoles essentiellement :
• El Bradj, - Rachgoun, situé sur le littoral, - Ouled Boudjemâa,
Béni-Saf qui bénéficiait déjà du statut de sous préfecture avec une superficie de 118 km2 est érigée, après l'indépendance, en vertu du décret n° 63-189 du 16 mai 1963 en chef lieu d'arrondissement dépendant du Département de Tlemcen puis confirmée par l'ordonnance n° 63-421 du 28 octobre 1963 portant réorganisation territoriale des communes.
En 1974, des corrections sont apportées à ce découpage territorial par l'ordonnance n°74-69 du 2 juillet 1974.
Béni-Saf bénéficie toujours du statut de chef lieu de Daïra et continue à faire partie de la Wilaya de Tlemcen jusqu'au nouveau découpage territorial de 1984 et le décret n° 74-136 du 12 juillet 1974 fixant les limites territoriales et la composition de la Wilaya de Tlemcen dans son article 3 fixait la composition de la Daïra de Béni-Saf comme suit:
"La Daïra de Béni-Saf avec chef lieu à Béni-Saf est constituée par les communes de Béni-Saf, Oulhaça Gheraba, Honaïne et la partie Nord Ouest de la Commune de Sidi ben Adda."
Le nouveau découpage instituée par la loi n° 84-09 du 4 février 1984 crée la nouvelle Wilaya d'Aïn Temouchent à laquelle sera rattachée la Commune de Béni-Saf comme chef lieu de Daïra et les nouvelles communes d'El Émir Abd El Kader et de Sidi Safi résultant de la division de la Commune mère de Béni-Saf en constituent les seules communes de rattachement.

Béni-Saf fait partie d'une région qui demanderait une étude historique et ethnographique approfondie. Nous découvrirons certainement beaucoup de richesses qui apporteraient à nos connaissances des éléments pour apprécier les diverses civilisations qui s'y sont superposées pour lui donner son visage et ses caractères actuels .
Repères historiques :
La région de Béni-Saf a été habitée en dehors de son vieux fond berbère, par tous les peuples qui se sont successivement installés dans le pays depuis la plus haute antiquité. C'est ainsi que la découverte de poteries et de pièces de monnaies phéniciennes à l'embouchure de la Tafna, à l'Ile de Rachgoun et sur le plateau des Ouled -Boudjemâa, atteste que les Phéniciens ont fondé dans les environs de la ville actuelle de Béni-Saf, un de leurs comptoirs d'échanges. Les ruines de l'ancienne cité romaine de Siga dont l'emplacement avait été certainement choisi compte tenu de son importance stratégique et pour la richesse en céréales de campagne d'alentour, prouvent que la pénétration et la présence romaine dans notre région, ont été profondes. Siga devait être une ville considérable puisqu'on lui attribue une population de plus de 30.000 habitants.
Béni-Saf, fait partie de ces villes côtières associées à l'Histoire de la Mer Méditerranée, elle a gardé les traces d'une époque riche en migration et d'une civilisation florissante d'échanges commerciaux avec le Moyen Orient et la péninsule ibérique.
Selon certains géographes, la région de Béni-Saf aurait connu des déplacements de population ainsi que d'anciennes escales phéniciennes.
Puis le nom de SIGA est retrouvé au VIIème siècle avec ARCHGOUL (aujourd'hui appelé communément RACHGOUN), antique SIGA qui reprend vie avec la reconstruction de la Cité Idrisside sur les ruines romaines.
Des historiens parlent encore de l'Ile de RACHGOUN que même les géographes arabes mentionnent dans leurs itinéraires.
Nous en reparlerons plus loin.
L'île de Rachgoun, la Tafna, la Plage de Madrid, ces noms, Ce sont des lieux qui racontent l'histoire de ce littoral.
LA PERIODE PREHISTORIQUE
Les Acheuléens et les Ibéro maurusiens :
Les Acheuléens surent tailler dans le silex des objets tranchants. Il en fut trouver à béni-saf, mais les plus intéressants spécimens de cette époque, qui connut rhinocéros et aussi hippopotames alors en voie de disparition, ont été ramassés dans l'ancien lac Karrar, prés de Remchi, à 40 Km, au nord de Béni-Saf.
Les derniers des Ibéro maurusiens qui laissèrent des traces à Taount, à Tadmaya, prés de Takembrit et à Béni-Saf osèrent affronter la mer et hantèrent l'île de Rachgoun et même les îles Habibas (côté Est).
Les habitants du littoral confectionnèrent de la poterie et taillèrent la pierre pour fabriquer armes et instruments, mais ils surent aussi la polir, comme ils le firent pour cette hache trouvée quand fut creusé le Port de Béni-Saf.
Les Numides- Les Carthaginois :
Sur les Berbères numides qui habitaient le pays avant l'installation des Carthaginois, les documents sont inexistants, il n'est parvenu que des traces fragmentaires de traditions et de relations verbales.
Les fouilles entreprises sur le territoire des Communes de Béni-Saf, Oulhaça et Honaïne permettent de reconstituer une époque fertile en migrations qui s'étend sur 4 siècles (de 250 av. à 104 ap. J.C.) si nous nous référons aux dernières découvertes archéologiques.
Sont à citer : - L'île de Rachgoun (comptoir punique), - Siga -citadelle et port fluvial, capitale de Syphax, roi des Massaesyles. En 203 avant J.C., Syphax allié aux Carthaginois est vaincu et capturé. Il figure à Rome au Triomphe de Scipion. - Le Mausolée de Béni-Ghenane :
Ce Mausolée royal était aussi appelé le Dôme des Mariés ou « Kerkoub El Araïs », car l'usage voulait que les jeunes mariés, suivis par les cortèges de noces, en fassent rituellement le tour plusieurs fois afin de s'assurer la fidélité et la pérennité du foyer.
Ces sites (Siga et Mausolée mis à part) sont surtout riches en dépôts de céramique.
Des vestiges historiques datant de l'époque phénicienne ont été trouvés à Ghar El Baroud, localité située à 4 Km environ sur les hauteurs de Béni-Saf. (Ghar El Baroud était le lieu où l'on fabriquait de la poudre à canon pour les troupes de l'Emir Abd El Kader)
Selon des historiens, Siga est placé en face de Malaga (Espagne.)
Cette remarque géographique sous-entend un trafic entre les deux ports et confirme les rapports commerciaux entre les rivages d'Afrique et d'Andalousie.

L'île et les Arabes :
Tous les géographes arabes mentionnent dans leurs itinéraires, le nom de Rachgoun.
L'Ile de Rachgoun :
Les historiens l'appelèrent « Djezirat Archgoul ».Elle est si peu éloignée de la terre qu'un homme dont la voix est forte peut se faire entendre d'un bord à l'autre (1800 mètres) quand la mer est calme.
Cette île s'étend en longueur (964 mètres) et s'élève à une hauteur de 64 mètres au point culminant : le phare.
El Bekri appelle Archgoul, la ville qui se trouve face à l'île. Selon d'autres, il faudrait dire « Archgoun » mot à mot « la rugueuse (ou rocheuse) baie » car les falaises de ce littoral sont abruptes.
Mais leurs descriptions marquent généralement une confusion qui tient au rôle attribué à l'île dressée en face de l'embouchure de la Tafna.
Certains la prétendent habitée et pourvue de sources et de citernes : il faudrait admettre que les sources ont tari car l'îlot n'offre à l'heure actuelle aucune ressource en eau sinon celles des pluies.
L'île fait partie des sites proposés au classement national puisqu'elle constitue un site naturel et archéologique très important.
Le projet de son classement date de 1998.
Sa richesse archéologique et sa diversité biologique sur les plan animal et végétal intéressera sans nul doute les chercheurs scientifiques versés dans ce domaine.
Les Turcs 1518-1830 :
L'organisation administrative, que les Français ont trouvée devant eux lors de leur établissement, date de 1671, période des deys.
L'Algérie était divisée en trois provinces ou beylicats à la tête desquelles étaient placés des beys.
Le territoire actuel de Béni-Saf faisait partie du beylick de l ' Ouest dont la capitale fut successivement Mazouna, Mascara et Oran.
Dans notre région le système d'administration des Turcs n'allait pas au-delà de la collecte d'impôt, on rapporte qu'une colonne escortait chaque année un Cadi juriste et juge à l'embouchure de la Tafna au lieu dit « Djemaa el Haqq ».
"Avant la conquête française, pendant la période arabe et turque, la région où la Commune de Béni-Saf devait être créée ne présente aucune particularité qui la distingue des autres régions de la Tribu des Béni-Rimane (peut être altération du mot « romain ») dont elle fait partie. Le centre administratif de la Tribu, en l'occurrence la Mahkama du cadi, se trouvait à Oulhaça Gheraba à proximité de Souk El Tenine."
Les Français-1830-1962:
" 5 juillet 1830, prise d'Alger sous Charles X.
En France c'est la révolution de juillet, Charles X est remplacé par Louis Philippe, le 9 août 1830.
L'occupation française était en fait une colonie de peuplement et ensuite d'exploitation des richesses du sol et du sous-sol du pays.
Et le « coup de l'éventail » est loin d'être la raison de cette occupation si ce n'est qu'il a servi de prétexte.
"C'est le 1er octobre 1835 que les troupes françaises occupent l'Ile de Rachgoun pour couper tout ravitaillement par mer de la ville de Tlemcen. Après le débarquement des français, une garnison est installée en 1835 dans l'Ile de Rachgoun pour empêcher les Anglais d'amener des armes. Des opérations militaires dans la région devaient aboutir en 1837 à la signature du Traité de la Tafna entre l'Emir Abd El Kader et le général Bugeaud. En cette même année, l'Ingénieur de la Marine française LIEUSSOU propose l'installation d'un mouillage d'été dans la baie de la Tafna, d'une plage de débarquement, propice au petit cabotage, qui faciliterait l'exportation de marchandises."
C'est en 1850, au cours d'une excursion à Rachgoun d'après ce que rapportent les historiens de l'époque, mais véritablement en mission de prospection, qu'un géographe français Mac Carthy, apprend et note l'existence de mines exploitées depuis l'Antiquité.
Vers 1860 apparaissent quelques européens venus d'Espagne, soit directement après une traversée hasardeuse, soit d'Oran longtemps occupée par les Espagnols venus s'installer.
Mais c'est la découverte en 1865 de gisements de minerai de fer à Dar-Rih à proximité du centre actuel de Béni-Saf qui provoque la création du village sur les pentes de l' Oued Hammad (ou Oued Ahmed).
Notre commune qui appartenait d'abord à la commune mixte de Remchi et portait le nom de Douar Rachgoun a été formée en commune de plein exercice par un décret présidentiel daté du 20 mars 1883.
Ce décret stipule dans son article 1 ce qui suit : "Le centre de population européenne de Béni-Saf et les fractions des Béni Fouzech et des Béni-Riman , situées sur la rive droite de la Tafna et composant l'ancienne tribu des Oulhassa Gheraba, sont distraits de la commune mixte de Remchi ,ils formeront à l'avenir dans l'arrondissement de Tlemcen, Département d'Oran, une commune de plein exercice dont le chef lieu est placé au village de Béni-Saf et qui en portera le nom."
Depuis, la population de la commune s'est décomposée ethnologiquement comme suit : • des autochtones venus d'autres régions de l'Algérie, • des Marocains venus s'établir dans la région pour travailler dans la mine, • des descendants d'anciens émigrés espagnol, (Presque tous les colons de Béni-Saf étaient des émigrés espagnols fuyant la misère de l'Espagne…) • des Israélites d'origine algérienne ou marocaine, • d'un petit nombre de Français métropolitains qui forment les cadres de la compagnie des mines ou s'adonnent à l'agriculture.
La guerre de libération nationale:
Béni-Saf, à l'instar des autres villes et villages de l'Algérie a payé un lourd tribut et sacrifié parmi ses enfants de valeureux combattants qui, morts au champ d'honneur, qui, ayant survécu, après une lutte implacable contre le colonialisme.
D'autres ont été arrêtés et fait prisonniers pour leurs convictions politiques ou religieuses anti-colonialistes.
En effet, la ville et la campagne ont connu et subi des rafles et ratissages qui se sont soldés souvent soit par des arrestations et des condamnations soit par des crimes odieux commis au nom et en vertu de la guerre.
D'autres encore sont en vie et racontent à chaque occasion les évènements douloureux de la guerre de libération.
Je ne pourrais pas évoquer tous les faits de la guerre qui se sont déroulés dans la ville et ses alentours (exploits et massacres), des hommes et des femmes torturées, de la tragique situation que les colonialistes appelaient" rébellion", cela demanderait une autre étude plus approfondie et détaillée.
Sur ce registre, je me contenterais de noter quelques faits relevés de biographies présentées à l'occasion des cérémonies de baptisation d'écoles et/ou de rues et de places publiques.
Des accrochages qui ont eu lieu aux alentours de Béni-Saf comme ceux d'El M'kadid, Skouna, El Medadha en 1956 et des arrestations opérées à la suite de la grève générale proclamée par le F L N en 1957.
Dans ce contexte, nous pouvons évoquer le martyr des frères OTHMANI Mohamed et Safi qui ont rejoint les rangs de l'Armée de Libération Nationale (ALN) en février 1956.
Mohamed, le plus âgé (25 ans) est tombé champ d'honneur en avril 1959 lors d'un accrochage aux alentours de Béni-Saf et Safi, le plus jeune (21 ans) tombé lui aussi au champ d'honneur lors d'un accrochage à Tafna en avril 1957.
Durant ces mêmes évènements, l'Histoire retiendra également le martyr du Chahid ZENASNI Tayeb dit « El Yamani » qui a rejoint les rangs de l'ALN en mars 1956 et tombé au champ d'honneur à l'âge de 30 ans lors d'un accrochage le 14 novembre 1957 à El Ançor.
Parmi d'autres symboles de la Révolution algérienne, l'attaque des Moudjahidine de l'Armée de Libération Nationale contre le dépôt d'explosifs de la Société MOKTA (Société des mines de Fer de Béni-Saf) qui a eu lieu le 12 avril 1956, première action spectaculaire de l'Armée de Libération Nationale à Béni-Saf.
El Chahida BENALI Safia dite « Ghania » a abandonné ses études d'assistante sociale, alors qu'elle était âgée de 19 ans pour rejoindre les rangs de l'ALN en janvier 1957 à Madagh, puis Boutlélis, Mohammedia, Sid i- Ali et Mostaganem où elle tombait au champ d'honneur le 14 mars 1959 lors d'un accrochage à El Marsa (Ténès).
Un autre enfant de Béni-Saf qui connut le sort le plus atroce, le Chahid SOUSSI Mohamed dit « Galouz », Fidaï, membre de l'Organisation Civile du FLN qui, en 1956, a été arrêté par le police coloniale.Il est condamné à mort le 17 mai 1957 par le tribunal militaire d'Oran et il a été exécuté à la guillotine, le 2 juillet 1957 à la Prison Centrale d'Oran.
D'autres évènements se sont déroulés durant cette guerre que l'Histoire retiendra … Personne ne renierait aussi que certains habitants européens de Béni-Saf, à l'image de Frantz FANON ou de l'abbé Albert BERENGUER, se sont mis aux côtés de la cause algérienne et chacun ayant contribué à sa façon.
Mais c'est " l'histoire qui juge le monde".
Après l'indépendance, la ville a compté ses chahids et ses chahidas ( martyrs), plus de 300.

Toutes ces situations seront mêlées à ce long combat, à cette lutte économique, sociale et culturelle qui commença à partir de 1962, année de l'Indépendance…


Située sur la côte Nord Ouest de l'Algérie, entre la frontière marocaine et Oran, Béni-Saf va être créée par la colonisation française sur une côte qui a un long passé.
Étagée sur le flanc oriental d'une vallée étroite, ex. Centre minier et important port de pêche, Béni-Saf est peuplée principalement par des marins pêcheurs et des anciennes familles de mineurs.
EVOLUTION HISTORIQUE DE LA VILLE
Pour comprendre la situation actuelle de Béni-saf, il faut analyser son développement.
La présence et l'exploitation des minerais de fer ont été la cause déterminante de la création de Béni-Saf, de son développement, de son plein essor et la place parmi les grands centres de l'Oranie et même d'Algérie puisqu'elle est souvent appelée « Béni-Saf : Capitale Algérienne de la pêche et du fer ».
Le village de Béni-Saf est d'abord implanté par une Société dénommée « Soumah et Tafna » dans la crique de Sidi Boucif (appelée aussi Mersat Sidi-Boucif) à proximité de l'exploitation minière de Dar Rih…

Mais c'est dans l'installation de la société minière « Mokta El Hadid » qui a obtenu en 1875 une concession de 99 ans sur une superficie de plus de 400 ha lui donnant la liberté de réaliser tous les travaux utiles à son organisation, qu'est fondé le village de Béni-Saf en commençant par la partie basse de Sidi Boucif.

Premières installations de la société minière « Mokta El Hadid »
L'extraction du minerai de fer était restée depuis plus de 50 ans, une activité de taille dans la région.
La forme actuelle de la ville est le résultat d'une urbanisation à la fois volontariste et spontanée dont le processus de développement a été entamé depuis l'implantation de la Société minière « Mokta El Hadid ».

Ainsi de 1875 à 1980, la ville de Béni-Saf est marquée par cinq (5) périodes de construction :
Période de 1875 à 1900 :
Les premières populations européennes de composante espagnole en majorité étaient installées dans la partie basse de Sidi Boucif, un replat qui a permis :
• l'implantation des habitations au Nord, - des équipements scolaires (École Maternelle), - des infrastructures Sanitaires (Infirmerie de la Mine), - des infrastructures culturelles (la Salle des Fêtes), - des infrastructures cultuelles (Église, actuellement converti en Mosquée) au Sud.
Vue panoramique d'une partie de la Ville Le centre ville (noyau ancien) et le port constituent le centre actif et attractif et économique de la ville,
Le siège social de la Société Minière « Mokta El Hadid » était implanté dans la zone portuaire. Les premières populations algériennes utilisées pour les travaux les plus durs devaient s'installer à proximité des galeries de la mine et au loin de la zone résidentielle européenne.
Ainsi, la pente forte du site de Boukourdan a été le lieu propice pour leur implantation.

Période de 1900 à 1930 :
Etant donné que le site initialement choisi était arrivé à saturation du fait que l'exploitation minière et les activités induites (pêche . . . etc. ) ont atteint leur vitesse de croisière, les nouvelles populations européennes se sont implantées aussi bien sur la berge orientale de Oued Sid Ahmed constituant le centre ville actuel que dans la zone du port.
Une amorce d'urbanisation a commencé déjà par la population algérienne sur les hauteurs du quartier appelé communément « Plan 2 » diminutif du terme topographique « Plan incliné 2 » employé par les ingénieurs de la Mine.
Période de 1930 à 1958 :
Avant cette période les thalwegs ont été remblayés ce qui a, par la suite, facilité autant que possible les liaisons entre les différentes parties du site. Ces remblais ont permis d'obtenir au Centre Ville soit sur l'Oued Ahmed, une plate forme propice aux activités économiques dont la hauteur du bâti n'a en général jamais dépassé le simple rez-de-chaussée.
Il est à remarquer que l'affaissement des trois (3) immeubles de la Cité d'El Djamila est dû à une poussée tangentielle des sols de remblai qui ne sont pas du tout désignés pour une grande portance.
C'est durant cette période également que la Plage des Puits s'était réellement urbanisée. Dans sa grande partie, Boukourdan s'est développé de façon continue et selon la même typologie ( précarité et spontanéité de la construction ) de 1900 à 1958.
Vue panoramique d'une partie de la Ville Les constructions datent beaucoup plus de 1958 que de 1970
Période de 1958 à 1970 :
Cette poussée urbaine affecte les quartiers de Boukourdan et de Sidi Boucif par des habitations de recase ment et surtout au quartier du « Plan 2 » par des habitations individuelles traditionnelles et le Sud du haut Centre par l'habitat collectif ( Cité d'El Djamila, par exemple.)
Période de 1970 à 1980 :
Ce sont les mêmes quartiers précédemment cités qui sont touchés par l'urbanisme.
Mais le « Plan 2 » a reçu le plus important programme durant cette période, 323 logements plus un Stade, une Polyclinique et un Collège d'Enseignement Moyen. Par contre, le Sud du haut Centre voit son parc logements réduit par la démolition de la Cité d'El Djamila.
Malgré les différentes contraintes (site accidenté), l'évolution spatiale connaît une extension urbaine importante.
Plusieurs entités urbaines isolées les unes des autres forment l'espace urbain de la ville de Béni-Saf notamment :
• Le centre ville (noyau ancien) et le port constituent le centre actif et attractif et économique de la ville, • Les quartiers périphériques dont les plus importants (Faubourg Boukourdan, le Plan 2, Sidi Boucif, Ghar el Baroud et Sidi Sohbi).
Ce type d'urbanisation soulève du point de vue de la croissance de l'agglomération un problème majeur qui se traduit par une répartition très déséquilibrée des équipements.

I. MILIEU NATUREL :
Limites de la Commune :
Administrativement, la ville de Béni-Saf s'inscrit dans la wilaya d'Ain Temouchent. Elle est en même temps chef-lieu de commune et chef-lieu de Daïra. Elle représente une superficie de 61,30 km2. Exception faite de sa partie orientale, ses limites administratives correspondent au découpage physique du relief. Celles-ci sont matérialisées par :
• La mer Méditerranée au Nord. -Les monts de Sebâa Chioukh au Sud. -L'oued de la Tafna à l'Ouest.
Quant à sa limite orientale, elle reste approximativement tracée par l'oued Sidi Ahmed (confluent de Oued Sidi Djelloul.)
Les coordonnées géographiques de la ville sont :
• 1° 23' longitude de Greenwich. -35°18' latitude Nord.
Topologie :
L'axe international Est -Ouest reliant Oran au Maroc et matérialisé par la RN 35 constitue avec la RN 22 ( axe Nord -Sud reliant Bechar et Tlemcen à Béni-Saf ), une intersection au sud de la commune.
La ville de Béni-Saf est située à :
• 30 Km d'Ain Té mouchent. - 100 Km d'Oran. - 65 Km de Tlemcen. - 75 Km de Maghnia.
Relief :
Présentation Générale :
Le site naturel de Béni-Saf est très complexe. Plusieurs sites géographiques s'y rencontrent, massif, plateau, vallée, la géologie associée au climat des lieux déterminent à la fois la topographie et l'agriculture. Le périmètre de la Commune est le lieu de rencontre de deux grandes entités géographiques: à l'Est, le plateau de Sidi Ben Adda et à l'Ouest, la chaîne côtière des Traras dont la partie terminale située à l'intérieur des limites communales est séparée de son ensemble par la vallée de la Tafna.

LES GRANDES LIGNES DU RELIEF :
La commune s'étend en moyenne sur 10 Km, du nord au sud et sur 13 Km d'ouest en est. Ayant une superficie de 61,30 Km2, le territoire communal se compose des ensembles suivants : -La vallée de la Tafna à l'ouest, -Le massif montagneux au centre ouest, -Le plateau à l'est et au nord-ouest.
La description topographique de chaque composante fait que la commune n'a pas de grandes altitudes et n'est pas non plus constituée de plaines.
La vallée de la Tafna :
Cette vallée présente un aspect de couloir d'orientation Nord sud et de pente presque nulle.
L'oued coule en son milieu quoi qu'entre–coupée par les parties terminales du massif, sa largeur moyenne demeure de 100 m.
Le massif montagneux :
Occupant le centre ouest de la commune, le massif montagneux est encadré par :
• La mer au nord, - La vallée de la Tafna à l'ouest, - Le plateau du domaine El Bradj dit Gaadet El Ghouzlène au nord – ouest, - L'oued Feid El Attech au sud, - Le plateau de Sidi Safi à l'est, - Les monts de Sebâa Chioukh plus au sud.
De tout cet ensemble,nous remarquons que la seule montagne qui s'affirma en tant que telle est le Djebel Skouna dont l' altitude est de 409 m.
Tout autour de celle – ci les éléments principaux du massif qui sont des monticules à pente inférieure à 25% et dont les sommets se terminent soit par un replat très étroit, soit par un pic présentant un aspect presque radioconcentrique décroissant. Le contact massif – vallée est marqué par la rupture de pente très prononcée.
Le Plateau :
Il est composé de deux sous-ensembles, le plateau du nord- ouest d'une part et celui de l'ouest de la commune d'autre part.
1. Le plateau occidental :
La zone est appelée Gaadet El Ghouzlène. Elle est limitée à l'est par le Chef lieu, à l'ouest par Rachgoun, au nord par la mer, au sud par le massif montagneux.
Le terrain est à pente douce (inférieure à 15%) et a une largeur moyenne de 700 m.
2. Le plateau oriental :
Il s'agit en particulier du plateau Sidi – Safi qui est limité par :
• La mer au nord -Les monts de Sebâa Chioukh au sud -Le massif montagneux à l'ouest.
Il continue à l 'est par le plateau de Sidi Ben Adda.
Le terrain a une morphologie relativement ondulée. La pente de façon générale faible est comprise entre 1 et 15 %. L'altitude générale décroît du sud au nord.
Évidemment, le littoral et même la ville ont subi bien des modifications brusques ou lentes au cours des années.
« Les phénomènes volcaniques provoquèrent aussi des modifications brusques. Tout le littoral en fut transformé : l'île de Rachgoun est volcanique et les traces de volcans ou des vestiges d'éruptions se trouvent à tout moment sous les pas de ceux qui circulent à proximité de la mer ou le long des oueds »
Géologie :
A chacune de ces deux entités topographiques correspond une nature géologique différente :
• Le massif est constitué de roches éruptives (basalite) et métamorphiques (schistes.)
• Le plateau de calcaire d'âge miocène.
La géologie des lieux :
La falaise dominant la mer est une véritable coupe géologique qui nous indique que le niveau de la mer était bien plus haut que les hauteurs actuelles de Boukourdan, « Plan 2 » et Sidi Boucif.
Il s'agit de dunes de sables consolidées. D'ailleurs les même pointes altimétriques de ces 3 zones confirment l'idée et prouvent qu'initialement la zone de Béni -Saf était un plateau unique avec une corniche ininterrompue allant de cap Oulhaça à l'est, à Rachgoun à l‘ouest.
Le Climat :
Présentation générale :
La semi-aridité de Béni-Saf est caractérisée par les 370 mm de pluies annuelles. Elle est atténuée par l'influence de la mer qui réduit à la fois l'amplitude thermique annuelle et le nombre de jours de sirocco dans l'année (6,2 j/an).
Les influences orographiques sont négligeables parce que l'altitude et les dénivellations sont faibles.
Malgré la faiblesse des précipitations, les températures restent assez douces et de tout le pays, la zone est la moins exposée au sirocco.
• Rachgoun 4,2 jours de sirocco par an - Béni-Saf 6,2 jours de sirocco par an - Oran 11,4 jours de sirocco par an - Tipaza 18,7 jours de sirocco par an - Bejaia 27 jours de sirocco par an - Annaba 47 jours de sirocco par an
Méditerranéen par son exposition à la mer, le climat de Béni-Saf est à l'instar de celui de la région côtière semi-aride.
Pluviométrie :
Comme nous l'avons constaté plus haut, la moyenne annuelle des pluies est de 370 mm. Ces précipitations sont réparties selon deux périodes dans l'année, l'une de juin à août et l'autre de septembre à mai. La première est considérée comme sèche parce qu'elle reçoit très peu de pluie (9 mm en Juin,1 mm en Juillet et 2 mm en Août),la seconde est humide relativement aux précipitations de la saison sèche.
Remarque :
Des observations ont été faites sur deux périodes, l'une de 25 ans allant de 1914 à 1938 et l'autre de 3 ans de 1976 à 1978.
Ces constatations sont, à peu prés, constantes.
Les observations faites de 1914 à 1918 ont enregistré une moyenne de 62 jours de pluie pour les 370 mm et un nombre de 47 jours de pluies torrentielles dont les 85% ont une intensité assez faible.
Donc, les risques dus aux grandes pluies torrentielles sont peu fréquents.
Nombre de pluies torrentielles sur 25 ans Intensité par 24 heures Hauteur maximale observée 30 à 50 mm 50 à 70 mm 70 à 100 mm 61,6 mm
47 jours 40 Jours 7 Jours 0
La moyenne enregistrée au cours de l'année 1998, 218 mm et celle de 2002, 331 mm est illustrée comme suit :
Température :
L'influence de la mer adoucit le climat et réduit à la fois l'amplitude thermique diurne (6°) et annuelle (8,4 °).
Cela ne veut pas dire que Béni-Saf ne connaisse pas de période très froide ou de grande chaleur. Elle a enregistré une température minimale de 1° C et une maximale de 41,2.
Altitude Minimum absolu Moyenne minimale Moyenne maximale Maximum absolu
5 m 1° 13,9 ° 22,4 ° 41,2°

En 1998 et en 2002, il a été enregistré les températures suivantes :
1998 2002 Eté maximal C° 32 27 Eté minimal C° 19 21 Hiver maximal C° 17 17 Hiver minimal C° 11 11
Les vents :
Les vents changent le direction et la puissance selon les saisons.On classe ces vents en deux catégories, vents d'hiver et vents d'été.
• Les vents d'hiver sont les plus dominants. Ils soufflent dans la direction Nord-Ouest à sud-ouest avec une puissance variant d'assez fort à fort durant la période allant du mois d'Octobre au mois d'Avril.Ils sont facteurs prédominants des précipitations parce qu'ils sont chargés d'humidité.
• Les vents d'été, relativement secs, ils ont une direction nord-est, une puissance allant de faible à modérée et soufflent du mois de Mai à Août. La rosée :
Phénomène particulier aux régions littorales, la rosée est un facteur régulateur du climat en général et des températures en particulier. Son importance est d'autant plus grande qu'elle se manifeste en période hivernale.
Grêle, brouillard, sirocco,orages :
La grêle, le sirocco sont les deux principales calamités naturelles redoutables pour l'agriculture aussi bien à Béni-Saf que dans tout le pays.
Nombre de jours Chute de grêle Sirocco Orage Brouillard Rachgoun 3,4 4,2 19,5 22,8 Béni-Saf 2,6 6,2 11,6 -
Hydrographie :
La Tafna qui est le seul Oued important de la Commune et dont l'écoulement permanent ne connaît pas d'étiage constitue la limite communale Ouest de Béni-Saf et la partie avale et terminale d'un bassin versant d'une superficie totale de 7.165 Km2.
Les stades de l'hydrographie forment pour la commune de Beni – Saf trois réseaux :
• Réseau permanent, - Réseau intermittent, - Résurgence des eaux.
Le réseau permanent : Il est de trois types : 1° Type :
Tronçon constituant la partie terminale d'un grand réseau drainant les eaux d'un bassin versant de 7.165 Km2 qui, avant de se jeter à la mer, sert une dernière fois à l'irrigation. Il s'agit de l'oued de Tafna.
2° Type : Le réseau prenant naissance dans la commune ou à proximité et se jette directement à la mer ; c'est le cas de l'oued Sidi Djelloul et l'oued de Sidi Ahmed.
3° Type :
Le cours d'eau prend naissance des résurgences de sources, effectue un tracé d'écoulement et disparaît encore une fois en sous – sol. C'est le cas de l'Oued El-Bradj.
Le réseau intermittent :
Comme partout ailleurs, le réseau intermittent de la commune présente toutes les dimensions. Aussi, quoique la concentration se situe au niveau du massif montagneux, les deux cours les plus importants sont El Attech au sud de ce massif, à direction est – ouest se jetant dans la Tafna, et Oued Chabet Dalia, confluent de Sidi Djelloul sur le plateau.
Résurgence des eaux :
Cette résurgence des eaux est concentrée surtout sur le plateau dont l'axe le plus important est Sidi Safi – El Ançor – Béni – Saf.
Le réseau hydrographique :
Il apparaît à priori que la morphologie du site naturel de la ville de Béni – Saf est la résultante d'un réseau hydrographique dépendant à la fois du régime des eaux, de la tectonique, de la roche en place et du climat.
Ensemble, les paramètres nous permettront de délimiter les zones instables sujettes à l'inondation et à l'érosion.
Le réseau qui nous intéresse est celui qui est situe dans l'arrière – pays immédiat de la ville. Il s'agit des oueds constituant chacun son propre bassin versant et aboutissant, soit à la zone de plage soit au port, à proximité de la ville.
Ces oueds sont les suivants :
• Oued Ben Midah, à l'ouest de la ville - Oued Ben Chellal, à l'ouest – sud – ouest de la ville. - Oued Boukourdan, au sud - ouest de la ville - Oued El Ançor, au sud – est de la ville. - Oued El Hamara, à l'est de la ville.
Oued Ben Midah:
Il passe juste au sud du plateau du domaine d'El Bradj.Son seul confluent est l'oued de Chaabet El Ouzech d'une longueur de 3 Km Cet oued coule dans un thalweg profondément encaissé et entaillé dans la roche dure.
L'écoulement intermittent a permis à la Route Nationale 22 de s'implanter sur son talus.
Oued Ben Chellal : Se situe à l'ouest de Boukourdan et au sud de Koudiat Bouhmidi, d'une longueur de 1.500 m et coule de façon intermittente dans un thalweg profondément encaissé et entaillé lui aussi dans la roche dure. Son aboutissement est un talus abrupt qui surplombe la zone de plage juste au-dessus du siège actuel de la subdivision territoriale des Travaux Publics.
Oued Boukourdan : Il se situe entre Boukourdan et le « Plan 2 ». Long de 4 000 m, cet oued prend naissance au piedmont du massif montagneux. Son bassin versant est composé de l'oued Meguenni, de celui de Chaabet El Kharroub et de Chaabet Ghar Ed Deba.
Au niveau de la ville, cet oued est caractérisé par un remblai servant d'assise à un chemin de terre qui le traverse reliant Boukourdan au « Plan 2 » d'une part et par des équipements et des galeries d'exploitation minière se trouvant le long du Thalweg d'autre part.
Oued El Ançor: Prend naissance à partir des sources dont les plus importantes ont été captées au niveau de l'ancienne briqueterie. Son bassin versant est composé d'Oued Saf – Saf et de l'Oued El Malah. Il traverse la partie Ouest du centre ville avant de se jeter au port.
Oued El Hamara:
Il se caractérise par un écoulement intermittent qui se fait dans un thalweg de 2 500 m environ de long et profondément encaissé dans la roche dure.
L'aboutissement logique de cet oued est l'actuelle plage de Sidi Boucif.
Remarque : Caractéristiques communes à tous ces Oueds :
Bassin versant de petites dimensions.
Distance du cours : courte.
Écoulement intermittent sauf pour l'oued El Ançor.
Thalweg entaillé profondément dans la roche dure.
Chacun des thalwegs décrits ci - dessus est marqué par l'urbanisation.
Dans l'oued Ben Midah, passe la Route Nationale 22.
La partie avale l'Oued El Ançor est occupée par le centre ville actuel.

Autres caractéristiques :
OUEDS SURFACE (Km 2) PERIMETRE (km) APPORT D'EAU (m3/an) El Ançor 10,60 13,50 110 103 Ben Midah 02,95 10 30,40 103 Ben Chellal 0,55 03,50 05,60 103 Source ; Plan Directeur d 'Aménagement et d 'Urbanisme (P.D.A.U.)
Hydrologie: Les ressources en eau : Origine géologique des eaux : Sur le plateau, le niveau de la nappe captée se situe dans du calcaire d'âge miocène supérieur, à léger pondage et repose en contact anormal sur des schistes siluriens. La source du massif est issue de la galerie de la mine de fer dite du 4° niveau. Trois sources d'eau potable alimentent la ville de Béni – Saf : Ain Tenikrent et Ain El Ançor sur le plateau et la source du 4° niveau située dans le massif montagneux. Leurs coordonnées, leur débit, et leur utilisation se résument dans le tableau suivant :

Localisation Date de mise en service Type Coordonnées Altitude Débit Litre / seconde X y Max. Exploitable Moy. Exploitée Ain Tenikrent 1890 Source 132,65 232,45 95 m 28 16 Ain El Ançor 1950 Source 31,635 227,925 150 m 22 4 4e niveau 1960 Source 128,32 228,58 100 m 7 5
OCCUPATION NATURELLE DES SOLS
1- La végétation naturelle et les cultures :
D'ouest en est, le tapis végétal de la commune se présente de la façon suivante :
La vallée de la Tafna zone de dépôts d'alluvions fluviatiles est le domaine des agrumes et des maraîchages.
Le massif montagneux à pentes fortes et sols pauvres est recouvert de broussailles.
Le plateau du domaine El Bradj est occupé par les grandes spéculations vinicoles et céréalières.
Le plateau oriental est dans son ensemble le secteur des céréales et de l'arboriculture.
Utilisation agricole des sols de la commune :
Analyse pédologique :
La carte pédologique n'a pas été dressée certes mais la morphologie du terrain, la nature du sol visité, le plan parcellaire, l'occupation du sol et les rendements par zone sont des paramètres d'estimation et d'approche non négligeable qui ensemble nous permettent de déterminer la valeur agronomique des sols.
Ainsi, par rapport aux types de sols analogues aux zones situées dans la région, il en ressort les conclusions suivantes :
Pour la vallée, les terrains de formation alluviale et fluviale ont un sol à texture argilo sableux légèrement acide et contient du calcaire actif.
Dans la zone montagneuse, le sol est pauvre en humus, légèrement acide et marqué par une carence en calcaire actif.
Le plateau de l'ouest a un sol neutre, une texture argileuse et un fort pourcentage en calcaire actif (10 %).
Le plateau de l'est : Les croûtes et encroûtement calcaire sont importants dans la zone, ils constituent le support essentiel d'une couche pédologique à profondeur variable d'un endroit à l'autre et sont à l'origine de la rubéfaction des sols.
II. MILIEU HUMAIN :
Population :
L'évolution démographique affiche un taux d'accroissement annuel inférieur à la moyenne nationale soit 2,5 %.
Elle a atteint en 1987, un volume de 32 139 âmes soit un taux d'accroissement général de 2,25%.
Données générales – Dispersion de la population :
La dispersion de la population se caractérise par sa forte concentration au niveau du chef lieu (plus de 92 %) ce qui représente un fort taux d'agglomération, tendance généralement relevée à l'échelle de la Wilaya d'Aïn Temouchent.
Cette tendance à la concentration des populations dans les centres urbains ne doit pas être considérée comme un phénomène urbain résultant d'un processus de développement global, car le plus souvent ces croissances sont générées par le poids démographique et le dépeuplement des centres ruraux.
La densité moyenne est de 658 habitants. / Km 2.
Structure de la population par sexe :
TAUX DE REPARTITION PAR SEXE
Hommes : 19 576, soit 49. 84 %.
Femmes : 19 709, soit 50. 16 %.
Þ Entre 1977 et 1987, la population résidente dans la Commune s'est accrue de 6488 personnes ; l'augmentation a été environ de 25 % en prés de 10 ans. Þ Entre 1987 et 1998, il a été enregistré 7146 personnes en plus soit 22 % en prés de 11 ans. Þ Les perspectives de la population atteindraient à l'échéance 2010 environ 70. 000 habitants .
La structure par âge et par sexe est la suivante :
Groupes d'âges Total Sexe Féminin (F) Sexe Masculin (M) Moins de 6 ans 4 319 2 167 2 152 de 6 à 15 ans 8 086 4 057 4 029 de 16 à 19 ans 3 678 1 845 1 833 de 20 à 29 ans 8 162 4 095 4 067 de 30 à 59 ans 11 996 6 018 5 978 Plus de 60 ans 3 044 1 527 1 517 Source : RGPH 1998 La pyramide des âges reste du point de vue de son profil, celle d'une population jeune. Selon le recensement général de la population et de l'habitat en 1998, les statistiques font ressortir : Population occupée :
• 8 032 habitants Dont - 659 dans l'agriculture - 7 373 dans les autres secteurs.
Habitat :
• 7 959 constructions, - 8 647 logements Dont :
• 6 289 occupés, - 2 210 inoccupés, - 148 à usage professionnel.
ETAT-CIVIL
Le bureau de l'Etat civil a enregistré au cours des années 1998 et 2002 les statistiques suivantes:
1. Naissances et Décès : 1998 2002 Naissances 1124 1065 Décès 228 237
2. Mariages et Divorces :
1998 2002 Mariages 323 372 Divorces 46 37
Situation matrimoniale :
Quelques remarques s'imposent de l'exploitation des résultats au titre de ce chapitre :
• Jusqu'à 15 ans, la quasi-totalité des hommes et des femmes est célibataire, - Entre 15 et 20 ans, une infime partie de garçons est mariée. Cette part est plus importante chez les filles. - Entre 20 et 25 ans, la grande majorité des filles est mariée. - Entre 25 et 30 ans, il y a plus d'hommes mariés que de célibataires.
D'une manière générale, les proportions de célibataires augmentent de plus en plus jusqu'à devenir importantes à partir de 30 ans chez les femmes et 35 ans chez les hommes.
Niveau de l 'Emploi :
Béni-Saf dont l'économie était tournée principalement sur l'agriculture et la pêche a changé de visage à la faveur des différents programmes d'investissement industriel qui ont créé de nombreux emplois. Cependant, à l'instar d'autres communes, l'emploi est soumis à de grandes fluctuations dues à l'ouverture ou la fermeture des chantiers. D'autre part, le problème des jeunes de 16 à 19 ans notamment les exclus du système scolaire se pose avec acuité. Il leur est difficile de s'insérer dans la vie professionnelle et sont peu attirés par la formation. La situation du marché du travail est dominée par la présence d'un nombre important de demandeurs d'emploi sans qualification professionnelle qui pèse lourdement sur le marché de l'emploi.
Population active /Population occupée
Population active Masculine 8592 10393 Féminine 1520 1838 Population occupée Masculine 6893 9007 Féminine 1139 1488 Emploi – Chômage
NB. : Ces chiffres sont données à titre tout à fait indicatif et sont variables.

QUELQUES CHIFFRES SUR LE CHOMAGE…
Catégories 1998 2002 Hommes Femmes Hommes Femmes Chômeurs ayant un niveau supérieur 175 236 139 145 Chômeurs ayant un niveau secondaire 171 125 190 143 Chômeurs sans formation 1353 20 1057 62 Total 1699 381 1386 350

Sur le plan économique, Béni-Saf a été depuis sa création le premier port de pêche d'Algérie et l'un des grands points de production et d'exportation de fer. Son importance a périclité avec l'épuisement du gisement minier de Bouhmidi. Cependant, les implantations industrielles, telles que la Conserverie de poissons, le traitement du bois (construction d'une unité de transformation de bois) et plus particulièrement la Cimenterie lui ont fait retrouver son rôle d'antan et sa place dans la région..
INFRASTRUCTURES ECONOMIQUES :
INFRASTRUCTURE ROUTIERE : K- Réseau routier :
• Routes Nationales 18 Km - Chemins de Wilaya 8 Km 515 - Chemins Communaux 19 Km 805 - Pistes 7 Km
La Route Nationale 22 :
C'est une route à grande circulation où le trafic a été réduit avec l'ouverture de la RN 35 mettant la ville de Béni-Saf dans une situation de « commune enclavée géographiquement et économiquement ».
En effet, cette route traversait et reliait Béni-Saf à Oran côté Est et côté Ouest , elle allait jusqu'à El Aricha en passant par Remchi – Tlemcen – Terni (Tlemcen)- Sebdou (Tlemcen.)
Le réseau routier est relativement consistant. Il est constitué principalement de deux tronçons de routes nationales (la RN 22 qui relie Béni-Saf à la RN 35 et la RN 96) et une dizaine de kilomètres de chemins de wilaya dont le plus important est le CW 10.
INFRASTRUCTURE FERROVIAIRE : t
Il existe un tronçon de voie ferrée reliant la cimenterie à Aïn Temouchent sur une distance de 22 Km.
Cette voie ferrée a été réalisée principalement pour acheminer le ciment.
INFRASTRUCTURE METEOROLOGIQUE : l
Le réseau synoptique de base de la météorologie de Béni-Saf dispose d'une station équipée qui se situe sur les hauteurs du Faubourg de Boukourdan.
Infrastructure à caractère climatologique qui permet de fournir des renseignements aux usagers de l'Agriculture, de la Pêche, de la Protection Civile et des services communaux.
AGRICULTURE :
La Commune est connue également pour sa vocation agricole et de pêche mais cette place ne cesse de régresser à la suite de la progression qu'a enregistré le secteur industriel.
La zone physique de la Commune est décrite comme suit :
• 10% du littoral, - 20% de plaines et vallées, - 50% de collines et piémonts, - 20% de montagne.
Remarque : Les sources d'information n'étant pas sûres, les chiffres donnés ici, à titre indicatif, sont à manier avec une certaine prudence.
La superficie agricole totale (SAT) de la Commune est de 3 562,50 hectares sur les 204 222 hectares que compte la Wilaya soit un taux de 1,7 % dont une superficie agricole utile (SAU) de 2 594,50 hectares sur les 181 000 hectares de la Wilaya dont 2 283,00 hectares irrigués.
Population agricole :
Selon le dernier recensement, la population agricole représente 8 % de la population occupée.
• Nombre d'exploitations privées : 260 sur 750 hectares - Nombre d'exploitations agricoles - Individuelles : 23 sur 333. 60 hectares - Nombre d'exploitations agricoles - Collectives : 18 sur 1562. 93 hectares.
TAUX DE REPARTITION DES TERRES :
CULTURES % PARCOURS % FORETS % MAQUIS %
45. 40
20 15. 60 19
Principales cultures :
1. Céréaliculture 2. Maraîchages 3. Arboriculture 4. Légumes secs 5. Viniculture 6. Viticulture 1520 hectares 153 hectares 208 hectares 215 hectares 70. 50 hectares 53. 50 hectares
La production animale :
1. Bovins 2. Ovins 3. Caprins 4. Équins 176 têtes 3 210 têtes 720 têtes 115 têtes

Production annuelle de viandes d'abattage contrôlé :

BOVINS OVINS CAPRINS 284 têtes/491 quintaux 4600 têtes/690 quintaux 1680 têtes/170 quintaux
Autres élevages :
Aviculture : 96 000 sujets Apiculture : 400 ruches d'une production annuelle de 51 quintaux.

LA PECHE :
Le Port, commencé en 1876, terminé en 1880, est construit à l'embouchure des deux Oueds, Oued Ahmed venu du sud Est et l'Oued Boukourdan venu du Sud Ouest.
ORIGINALITÉ DU PORT DE BENI –SAF
« C'est un port public concédé à une Compagnie pour 99 ans. Le décret du 14 juin 1876 avait autorisé la compagnie des mines de Soumah et de la Tafna (laquelle avait fait la demande) à « établir ce port à ses frais, risques et périls sans subvention ni garantie de l'État . »

DESCRIPTION

Superficie du bassin : 17 ha
Le port a été construit à l'emplacement d'une ancienne lagune servant de confluent aux oueds Ahmed et Boukourdan. Il est situé au fond d'une baie très ouverte entre l'île de Rachgoun et le cap Figalo.

Les jetées :
La jetée Ouest mesure 875 m. et est coudée à angle droit. La jetée Est mesure 300 m. et était réservée au Commerce. Entre ces 2 jetées la passe d'entrée était de 160 m. de longueur.
Le Port, centre de pêche important tant par l'importance de la flotte et la population maritime que par le volume des apports.
Ce phénomène n'est pas du au hasard, il est le résultat de la position géographique privilégiée de cette zone littorale qui, bien que son plateau continental soit étroit par rapport à la moyenne mondiale, n'est pas moins le plus développé de la côte algérienne. En outre, la proximité de Gibraltar lui permet de bénéficier directement du courant froid, qui, riche en zoophyte et phytoplancton, pénètre en permanence en Méditerranée .
Ces phénomènes naturels ont toujours contribué à faire de ce secteur du littoral, une zone de pêche privilégiée du poisson bleu et donne à Béni-Saf sa place de premier port de pêche de la sardine dans notre pays.
Cette circonstance heureuse vaut d'être souligné car elle permet d'envisager raisonnablement, avec optimisme, le développement de la pêche dans cette Commune.
Quelques statistiques bonnes à connaître…
La flottille de pêche compte actuellement :
? 78 petits métiers, ? 20 sardiniers, ? et 39 chalutiers, et la population maritime est estimée à 210 marins.
L'exploitation de la pêche au port de Béni-Saf se pratique « à la part » suivant une coutume locale, d'origine espagnole.
L'armateur prend à sa charge également une part supplémentaire qu'il répartit entre l'armeur et le remailleur suivant les qualités professionnelles de ces derniers.
APPORTS DE POISSONS :
En 2002, la production a atteint 3 900 Quintaux, chiffre en nette régression par rapport à 1998 qui a atteint 7 429 Quintaux.
Vous trouverez ci-après des chiffres comparatifs sur les années 1998 et 2002 :
INFORMATIONS Unités 1998 2002 PRODUCTION TOTALE Qx 7 234. 600 3 767. 031 Poisson blanc Qx 1 986,730 1 032,534 Poisson bleu Qx 4 784,320 2 542,845 Crustacés Qx 463,550 191,652
Source : Antenne de Pêche de Béni-Saf
Développement du Tourisme :
Le littoral béni-safien est caractérisé par des paysages remarquables et la beauté de ses sites. Il présente des potentialités économiques importantes:
Le tourisme balnéaire,
Les activités portuaires,
La pêche maritime.
S'il est une cité qui peut se vanter d'avoir les meilleures potentialités pour devenir un grand centre touristique, un point d'attraction renommée et une station balnéaire de premier choix, c'est bien la ville de Béni-Saf.
Béni-Saf est classée station balnéaire suivant décret exécutif n° 98-370 du 4 Chaâbane 1419 correspondant au 23 novembre 1998 (JO n° 8,c'est à dire commune offrant aux visiteurs des avantages résultant de sa situation géographique .
Sa promotion en station touristique dépendrait de la réalisation d'un ensemble d'hébergement, de curiosités touristiques naturels, artistiques et culturelles ainsi que des structures de loisirs et de détente.

Béni-Saf occupe dans la région une position stratégique tant sur le plan géographique situé sur le littoral méditerranéen, économique possédant un tissu industriel et un port que touristique par :
w la splendeur de ses sites pittoresques, w de son architecture construite en amphithéâtre, w et de ses plages de sable fin, autrefois si célèbres.
A travers les repères historiques notés précédemment, le site de la côte béni-safienne constitue un trésor d'une très grande valeur touristique dépréciée malheureusement par l'urbanisation anarchique d'une part et le peu d'intérêt accordé depuis déjà plusieurs années à la vocation réelle de la Ville.

Plage de Sidi Boucif –Les Rochers
A priori, Commune à vocation touristique, Béni-Saf est déjà prédestiné à devenir une cité dortoir où aucune activité intéressante n'est enregistrée depuis déjà longtemps et vit dans la léthargie la plus absolue.
Malgré la réalisation d'un tissu industriel, ses activités économiques ne sont pas encore très développées et ses infrastructures restent insuffisantes pour une Commune qui disposent d'atouts laissant présager des perspectives très prometteuses et un budget conséquent pour la promotion du tourisme au profit de cette ville en tant que station balnéaire .
La relance du tourisme dans son sens le plus large pourrait émerger la ville de sa léthargie et la faire sortir de l'anonymat.
C'est pourquoi les élus doivent accorder plus d'importance à ce secteur qui n'a pas encore trouvé sa véritable place dans le développement économique social et culturel.
Pour peu que la volonté existe et avec des études appropriées et sérieuses nul doute que l'essor de cette ville est un pari gagné de l'avenir.
Dotée de tous les atouts mais privée des infrastructures en matière d'hôtellerie, Béni-Saf pour la plupart des gens a un goût salé de poisson et n'est qu'un simple port de pêche.
Un seul hôtel de 44 lits réalisé en 1978 sur concours de l'État est mis à la disposition des touristes locaux ou étrangers mais loin de répondre aux besoins d'une ville à vocation purement touristique.
Trois (3) hôtels ont été cédés « précipitamment » mais ont vite perdu leur vocation puisqu'ils ont été transformés en bâtiments administratifs (Agences bancaires, Cabinets médicaux privés et autres…) délestant ainsi la Ville de ses véritables atouts touristiques.
Il s'agit entres autres d'établissements à caractère touristique concédés en 1968 par l'État aux communes balnéaires en vue de développer leurs capacités d'accueil et développer leurs ressources financières :
Ex. NIZOLI, Café Hôtel, Rue de la République,
Ex. ROBERT, Hôtel Café restaurant, Rue de la Paix,
Ex. JEANNE D'ARC, Hôtel Café Restaurant, Rue de la République.
Actuellement, des efforts encourageants sont enregistrés ces dernières années dans le secteur touristique privé par la construction de complexes touristiques balnéaires de haut standing.
Le site de la côte béni-safienne constitue un trésor d'une très grande valeur touristique.
Commune à vocation touristique disposant d'atouts laissant présager des perspectives très prometteuses, Béni-Saf devient durant l'été pour les milliers de visiteurs des régions environnantes, de la communauté algérienne vivant à l'étranger et les jeunes colons de toutes les wilayas environnantes, le littoral le plus beau qui fait l'orgueil des habitants de la ville.
Voilà en tout et pour tout les possibilités qu'offre actuellement Béni-Saf dans le domaine du tourisme auquel il est nécessaire que les élus doivent donner les moyens essentiels à son épanouissement et à son développement puisque favorisé par ce don de Dieu et par ces facteurs naturels que peuvent envier plusieurs villes européennes.

Toutes les études et autres réflexions réalisées ça et là mentionnaient la nécessité et l'urgence qu'il y avait à relever le niveau du secteur du Tourisme mais en vain.
L'Aquarium : Construit vers les années 1950 compte tenu de l'importance de la faune et la flore marines et les traditions de pêche.
La bâtisse a été élevée sur un bloc rocher mouillant dans l'eau. La structure a été aménagée en salle aquarium de 24 bassins d'ornements (eau de mer) présentent une faune aquatique, des laboratoires scientifiques (étude de la faune) et d'une salle de documentation scientifique et technique. Il a été créé au niveau de la structure : - Un aquarium, - Une unité d'aquarium en eau douce, - et un musée marin.
Quelques suggestions et recommandations :
Édifier une notice sur la ville de Béni-Saf (sur mer) avec des photos du Port, de l'Ile de Rachgoun, de la Plage et tous renseignements offrant un intérêt général.
Créer un musée de la mine (récupérer les anciens outils utilisés pour extraire le minerai et présenter les anciens processus de production).
Créer un centre de formation hôtelière de niveau régional.
Valoriser l'ensemble des criques que renferme le cordon littoral de la commune en permettant leur accessibilité et créer des postes de surveillance en période estivale.

Culture :
L'unique salle des Fêtes construite durant la période coloniale (aucune date précise n'a pu être avancée, faute de documents) d'un style et d'une architecture de type européen dont la vocation et la dimension culturelle ont été perdues de vue depuis déjà longtemps en s'éloignant petit à petit de l'espoir de renouer avec les traditions de la Ville dans ce domaine, risquent d'être dégradées et endommagées si des mesures urgentes ne sont pas prises pour la réhabiliter et sauvegarder ce chef d'œuvre patrimonial.

Salle des fêtes Source :Editions MONTESINOS, CL. PHOTO MONDIALE –ORAN
D'autres infrastructures culturelles et artistiques ont déjà perdu leur vocation à l'instar de celles d'autres villes du pays et risquent le même sort, entre autres :
La salle de Cinéma « LUX » (plus de 230 places), nationalisé puis restitué à son propriétaire est dans un état de délabrement total,
La salle de Cinéma « REX » (plus de 150 places), est devenu une vulgaire boutique de location de cassettes vidéo.
Elles pourraient apporter, sans aucun doute, un « plus » à la vie culturelle et artistique de la Ville si on leur restitue leur vocation.
La Mosquée de Ghar El Baroud de style architectural maghrébin, premier édifice religieux construit lors de la création du village, mérite aussi qu'on s'y intéresse de prés.
Aucune date précise sur l'année de construction.
Une étude sérieuse révèlera sans nul doute la valeur de ce patrimoine historique et religieux situé dans une localité où la première transformation du minerai de fer se faisait dans des forges primitives et où l'on fabriquait aussi de la poudre pour les troupes de l'Emir Abd El Kader.

Sport :
Béni-Saf fut aussi la Capitale régionale de Basket (Sport local) avec des équipes valeureuses.
L'équipe locale plus connue sous le nom de la JPBS (Jeunesse Populaire de Béni-Saf) a battu en 1966 l'ASM d'Oran, adversaire redoutable, en remportant le titre de champion d 'Oranie.
Au championnat d'Algérie, elle a été battue par l'USMA d'Alger (61/51) mais elle est restée toujours le symbole du Basket dans toute l'Algérie et même à l'étranger puisqu'elle a eu à affronter de grandes équipes en matchs amicaux telles celles du Michigan (Etats-Unis), du FUS de Rabat et l'équipe de Berkane (Championnes du Maroc), de la Géorgie (Russie), l'Equipe universitaire chinoise, de passage dans notre ville…etc.
Connu pour ses exploits dans cette discipline mais reléguée malheureusement

Siga: capitale du roi Syphax Siga: La capitale du roi SySiga: La capitale du roi Syphax  

siècle avant J.C est mentionné chez divers auteurs anciens comme Polybe, Pline l'ancien, Strabon, Pomponius Mela ... La ville de Siga était située à deux kilomètres au sud de l'embouchure de l'Oued Tafna ,en face de l'île de Rachgoun. Les fouilles archéologiques ont prouvé l'existence d'une installation punique, sinon phénicienne, sur l'îlot de Rachgoun, à compter du VII éme avant J.C. D'autre part, des fragments d'amphores puniques datant du V éme siècle ont été trouvé a Siga même. Cette ville offrait aussi un avantage non négligeable pour la navigation dans l'antiquité, celui de sa relative proximité de la péninsule ibérique; De nombreuses poteries ibériques ont étés retrouvées à la fois à Siga et à Rachgoun. De comptoir carthaginois qu'elle était, Siga devient l'une des capitale de l'Afrique antique (vers la fin du III éme siècle avant J.C), celle du roi berbère Syphax, roi des masséssyliens, un royaume qui englobait les deux tiers de l'Algérie et une partie du Maroc jusqu'a la Moulouya: Tite-Live, célèbre historien romain, le décrivait comme étant "le roi le plus riche de cette terre d'Afrique". Lors des guerres puniques, au cours desquelles l'Afrique a pris une part active, Massinissa, ennemi de Syphax et roi des Massyliens dont la capitale était Cirta (actuelle Constantine) s'allie à l'empereur romain Scipion tandis que Syphax se déclare l'allié de Carthage; ce fut un mauvais choix car il sera vaincu et fait prisonnier et Massinissa deviendra roi d'une partie du royaume de Siga. Syphax avait fait construire, au dessus de la colline qui surplombait sa capitale, un mausolée qui porte aujourd'hui le nom de 'Kerkar el Arais' (il a été dégagé en 1977), mais il n'eu pas la chance d'y être enterré, puisqu'il mourut prisonnier, dans une petite localité, prés de Rome. La ville tombera entre les mains des romains; l'histoire romaine de Siga est difficile à cerner car la ville à trop été bouleversée, ruinée ou brûlée au cours de ses siècles d'existence: On sait qu'un roi nommé Bocchus y a fait battre monnaie, mais la ville fut visiblement supplantée par Cirta. Il existait un port à l'embouchure de la Tafna ( nommé Portus Sigengis)qui remonte au moins au V e siécle avant J.C où est actuellement bâtie la localité de Rachgoun. Des bornes romaines (1 mille romain=1480m) retrouvées à Maghnia ( Wilaya de Tlemcen) attestent qu'une liaison routière existait à cette époque reliant Siga à Numerus Syrorum (actuellement Maghnia). Par ailleurs, les activités de la ville devaient être assez variée, l'agriculture devaient aller de pair avec le commerce. Lorsque Romains puis Byzanthins eurent abandonné la terre d'Afrique, Siga en subit le contre-coup mais subsista amoindrie. Sous la conquête Arabe elle fut renommée "Archgoul ou Harchgoun" ; Elle à été plusieurs fois saccagée et détruite, toujours reconstruite jusqu'en 1208 ou les mercenaires d'Ibn Ghaniya l'incendièrent .En 1517, il n'y a plus que de modestes habitations; Elle fut renommée Takembrit et resta un petit village. Aujourd'hui il n'y a plus qu'un terrain broussailleux. Malgré ce prestigieux passé, Siga aura très peu intéressé les chercheurs mis à part des fouilles mineures en 1936 et les quelques pierres sépulcrales qui ont étés fortuitement découvertes en 1956. Ce site, malgré son importance n'est toujours pas classé.
A l'aube de l'histoire, l'Algérie, était peuplé par les Numides qui gardèrent, de la civilisation primitive, la famille Agnatique et l'Aguellid. Il est probable que c'est cette organisation sociale que trouvèrent les Carthaginois, à leur arrivée, au IX siècle avant J.C.. Les Phéniciens fondèrent Carthage vers l'année 814 avant J.C., et poussèrent leurs bateaux jusqu'en Espagne. Mais la côte africaine de la Méditerranée était très hostile : de nombreux récifs et de hauts-fonds rendaient la navigation très difficile. Les plus téméraires évitaient de naviguer la nuit. La nécissité de ces haltes explique en partie la création de petits ports le long de la côte, tous les 30 à 40 km, distance équivalent à une journée de navigation. Ainsi furent fondés les fameux comptoirs phéniciens, qui jouèrent un rôle important dans le commerce et dans les échanges pendant l'Antiquité et au-delà. D'est en ouest, la côte algérienne abritait des comptoirs qui sont devenus : Annaba, Skikda, Collo, Jijel, Bejaïa, Dellys, Alger, Tipaza, Cherchell, Tènes, Bettioua, Ghazaouet ... comptoirs qui seront plus tard les assises des villes puniques, numides et romaines. Carthage étend son influence sur les populations de l'intérieur, à travers les relations commerciales. Ainsi apparurent des villes, où l'influence punique est incontestable.
TIDDIS
Petite ville numide, à 17 km de Cirta-Constantine, Tiddis recèle d'importants vestiges de cette période. Les fouilles archéologiques ont montré que Tiddis, tout au long de son histoire, a eu une vocation : la poterie. On y a découvert un vaste quartier de potiers, dont les ateliers sont équipés de fours, de douves et la plus belle collection d'outils de toutes les époques, y compris l'époque punique. Les fouilles ont permis de découvrir des vases puniques et des lampes grecques du V siècle avant J.C.. Dans les tombeaux situés aux abords de la ville - les BAZINAS, sépultures très évoluées - on a trouvé des vases d'un aspect inconnu. Il s'agit d'un décor peint, géométrique, avec des bandes d'oiseaux et des danseurs très stylisés. Bref, de la poterie Kabyle, telle qu'elle est fabriquée aujourd'hui encore par les femmes, sans tours, par des techniques immémoriales... Tiddis renferme aussi des vestiges anciens, des DOLMENS, sur le versant occidental du plateau ; et, surplombant de part et d'autre le ravin de Kheneg s'élève une cinquantaine de Bazinas au pied de la montagne à l'est.
CIRTA
Appelée SARIM BATIM par les Carthaginois CIRTA, recèle, en plus des restes des civilisations néolithiquescomme la grotte de Bou-Zabaouine, d'importants vestiges de la civilisation punique, ainsi, la stèle d'EL HORFA, qui atteste le maintien des cultes puniques après la chute de Carthage. On peut supposer que les populations de l'intérieur parlaient la langue punique, car Saint Augustin, quelques siècles plus tard, conseillait à ses prêtres d'apprendre le punique, avnt de se rendre dans les villes de l'intérieur et dans la campagne. La civilisation carthaginoise, héllénisée pendant les derniers siècles de son existance, s'est répandue assez profondément dans le pays. Ses influences se retrouvent dans les traditions numides postérieures.
LES ROYAUMES NUMIDES
Alors que Carthage rayonnait de toute sa puissance, les Royaumes Numide de Gaia, Massinissa et Syphax, avaient atteint in degré de développement exceptionel sur les plans économique, social et culturel. Bien que peu, ou encore mal connu, cette période reste l'une des plus passionnantes de l'Histoire de l'Algérie. Faute de repère plus préci, il faut remonter à l'histoire de Carthage pour accéder à la chronologie des Royaumes Numides. Selon la chronologie chrétienne, et les récits de Virgile dans l'Enéide, Elissa Didon, soeur de Pygmalion, roi de Tyr, fuyant l'oppression de son frère, débarqua avec ses trésors et une poignée de fidèles Tyriens et Chypriotes sur la côte africaine de Tunis, vers 860-870 avant Jésus Christ. Entre le lac et les marais saumâtres, dans la péninsule formée par l'ancienne embouchure et les alluvions du fleuve Madjerda, elle fonda Carthage "Qart Hadast" (ville nouvelle). C'est aussi dans l'Enéide, que nous trouvons trace du premier personnage historique du territoire occupé par l'Algérie d'aujourd'hui, Hiarbas ou Iarbas, roi de Getulie, ancienne contrée de l'Afrique en bordure de l'Atlas Saharien. Selon Virgile, Hiarbas, fils de Jupiter Amon et d'une nymphe, demanda à Didon de l'épouser. Ayant essuyé un refus, Hiarbas fit la guerre à Carthage. Justin, dans les histoires Philippiques, résumé de la grande histoire universelle, adaptée par Trogue Pompée d'une oeuvre grecque plus ancienne, nous présenta l'épisode ainsi : "Des envoyés de Hiarbas, chef de la tribu (Maxyés) arrivèrent à Cathage pour demander la main de Didon au nom de leur maître . . . Mais ils n'osèrent pas brusquer les choses et cherchèrent un détour. Ils feignirent d'être en quête d'un prince qui consentît à enseigner à Hiarbas et à ses sujets les moyens de vivre d'une manière moins barbare . . ." Hérodote, au V siècle avant J.C., nous a laissé un apeçu sur le cadre de vie et sur les habitudes des Numides : "A l'Est du fleuve Triton, vivent les Maxyès, peuple de laboureurs sédentaires possédant des maisons. Selon la tradition, une moitié de leur tête est rasée, l'autre moitié arbore une longue chevelure ; ils se teignent le corps au henné. Ils prétendent descendre des Troyens. La région où ils vivent, montagneuse, plus boisée que le territoire des Nomades, plat et sablonneux, comme d'ailleurs le rste de la Lybie vers le Couchant, abonde en fauves et animaux sauvages de grande taille : lions, éléphants, ours, ânes cornés, bracochères, cinochéphales, serpents . . . " Hérodote nous renseigne aussi sur l'organisation de l'agriculture et les hauts rendements agricoles de la région. Il est difficile de déterminer avec exactitude l'origine des Numides, mais l'hypothèse de l'origine troyenne émise par les propos maxyès, est acceptable. Salluste affirme, par ailleurs, que les Massyles et les Massaéysyles auraient été amenés par Hercule, au cours de son périple vers l'Espagne. Strabon confirme Salluste en ce qui concerne l'authenticité d'Hercule, ce fabuleux roi Assyrien, qui serait venu d'Asie avant Cyrus. Malgré l'ignorance profonde où nous nous trouvons en ce qui concerne la Numidie jusqu'au IV siècle avant J.C., tout laisse supposer que son développement a suivi le même itinéraire que celui des peuples méditérranéens. Au plan politique, la Numidie connut des tribus indépendantes, des républiques villageoises, de vastes royqumes dotés d'un pouvoir fort qui s'est superposé qux structures tribales. Quand la Numidie réapparut au IVe siècle avant J.C., elle formait au couchant; le royaume des Massaeysiles limité par l'Ampsaga (Rhumel) à l'est et par la Moulouya à l'ouest, avec Siga pour capitale et le royaume des Massyles dans la partie orientale du Constantinois, avec Cirta pour capitale. Hérodote rapporte que des relations commerciales se dévelppèrent très tôt entre Phéniciens et Numides, favorisant ainsi la pénétration de la langue et dela culture puniques assez profondément dans le pays. Les Numides apprirent des Phéniciens les procédés agricoles et industriels de la fabrication de l'huile d'olive et du vin, l'exploitation etle travail du cuivre. L'influence culturelle, par contre, fut très li,itée et s'exerça essentiellement par l'inter,édiaire de Carthage; elle ne se manifesta de manière sûre que dans le domaine de l'art, dont nous retrouvons des exemples dans les grands médracens de l'Aurès et de Tipaza. D'après Polybe, historien grec, né en 200 avant J.C. et connaisseur de l'Afrique pour y avoir séjourné longtemps, le premier roi des Massyles fut Navarase, beau-frère de Hannibal (247-183 avant J.C.) grand général et homme d'Etat carthaginois. Après la pre,ière guerre punique (264-241 avant J.C.) Carthage dut faire face à la guerre de mercenaires, et fut aidée par la cavalerie numide du prince Navarase. Au cours des années qui suivirent cette guerre, la puissance carthaginoise s'affaiblit, ce qui permit au roi des Massyles, Gala, grandpère de Massinissa, d'entreprendre la conquête des villes côtières, dont Hippo-Régius, qui devint sa capitale. Il fut reçu triomphalement par la population qui chassa les Carthaginois. Pendant la deuxième guerre punique (218-202) avant J.C.) Romains et Carthaginois se disputèrent avec acharnement l'alliance des royaumes numides. Alliée à Hannibal, la cavalerie numide se distingua brillamment. Elle parvint à envahir l'Iberia, la Gaule, traversant les Pyrénéees ; puis lesAlpes, contribuant à remporter en 216 avant J.C. la bataille de Cannae, la plus célébre victoire des troupes de Hanninal, demeurée, à ce jour, dans les annales militaires, comme un exemple de stratégie et de tactique